Note d’intention d’auteur
Lucas, 13 ans, Ambre 11 ans, Manon 13, ans, Diane 17 ans, Dinah 14, Hugo, 15 ans, chaque mois en France, deux élèves se suicideraient, victimes de harcèlement scolaire.
En tant que Directeur de la Mission Locale Nord Martinique, j’ai à de nombreuses reprises été alerté par ces situations de harcèlement vécues par les jeunes que je rencontre au quotidien. C’est d’abord pour eux que j’ai envisagé cette histoire.
Un rapport du Sénat publié en septembre 2021 par la Mission d’information sur le harcèlement scolaire pointe qu’au niveau national 6 % des élèves seraient harcelés, soit entre 800 000 et 1 000 000 d’enfants. Violences répétées, rapport de domination, intention de nuire, mais aussi cyber-harcèlement, les méthodes des harceleurs sont variées, les conséquences souvent les mêmes : déstabilisation, honte, silence.
Le silence ! Constante qui se retrouve le plus régulièrement chez les victimes de harcèlement scolaire. En effet, seuls 5,6% des élèves brimés signalent leur situation à un adulte de leur établissement. Les parents eux, sont souvent mis au courant tardivement.
Les raisons sont nombreuses : la peur des représailles, l’impression d’être responsable, l’envie de protéger sa famille… Mais aussi la méconnaissance du phénomène.
Tout le monde peut être harcelé, pour tout et n’importe quoi, sur la base de n’importe quel prétexte : trop intelligent, trop grand, trop petit, trop mince, trop gros…
Avec La marche blanche j’ai souhaité écrire un film à visée pédagogique destiné avant tout à la jeunesse, mais aussi à leurs parents, aux éducateurs et professeurs. A tous ceux qui ne voient pas où qu’ils ne veulent pas voir. Mais j’ai aussi et avant tout, souhaité écrire un film coup de poing sur ce phénomène afin d’en révéler les mécanismes, l’ampleur, les rouages…
Pour mener à bien l’écriture de ce scénario, je me suis associé à Christelle George, auteur et scénariste, qui travaille depuis de nombreuses années pour la télévision et le théâtre.
Ensemble nous avons décidé de créer une fiction mettant en scène deux jeunes filles, l’une harcelée, l’autre harceleuse. Et pour que ce film ne soit pas didactique nous avons voulu coller au plus près aux préoccupations de la jeunesse. Avec cette fiction nous avons décidé de montrer la cruelle réalité du harcèlement scolaire et ses conséquences.
Non, ce ne sont pas des gamineries.
Non, ce n’est pas pour rire.
Non, ce n’est pas un passage obligé.
Le harcèlement scolaire détruit à petit feu. Il laisse des traces profondes et parfois indélébiles : perte de confiance en soi, phobie sociale, absentéisme, décrochage scolaire, anorexie, boulimie, scarifications, dépression...
Il arrive aussi que le harcèlement scolaire tue.
Puisque c’est l’affaire de tous, La Marche blanche se veut être un manifeste pour faire reculer le harcèlement et enfin redonner toute sa place à la parole.