Le Pitch
Prescilla, 17 ans, est depuis quelques mois harcelée par une de ses camarades de lycée, Déborah.
D’abord amies, les liens qui réunissaient les deux jeunes filles se sont dégradés quand Prescilla est sortie avec Ylan, l’ex-petit copain de Déborah, attisant une haine déjà sous-jacente.
Car Déborah est tout l’inverse de Prescilla. Ado mal dans sa peau, d’un milieu modeste, avec un père aux abonnés absents, Déborah rêve d’une inaccessible école en métropole et ne peut s’empêcher de jalouser Prescilla, élève surdouée et enfant unique portant haut l’assurance des gens bien nés à qui tout est offert.
Déborah n’a pourtant pas que des défauts, passionnée de dessin, hypersensible, avec un humour décapant, elle ne manque pas d’allant. Et Prescilla n’a pas que des qualités. Pestouille, un brin supérieur, elle n’hésite jamais à enfoncer Déborah par ses connaissances et sa morve.
Alors pour exister d’abord, puis très vite dépassée par sa propre violence, Déborah a commencé à tourner Prescilla en ridicule avec des caricatures postées sur les réseaux sociaux.
Des caricatures drôles, mais surtout blessantes et déstabilisantes. D’autant plus qu’elles généraient de nombreux commentaires, anonymes bien sûr, tout autant que choquants et offensants pour Prescilla.
Après les caricatures est venu le temps des vexations en face à face, des insultes répétées, des bagarres dans les couloirs, des sarcasmes et des camouflets à base de merdes de chien glissées dans les chaussures. Une persécution incessante et surtout bien cachée du regard des adultes.
Car Prescilla, comme nombre de jeunes harcelés, n’a jamais évoqué cette situation avec ses parents et encore moins avec ses professeurs. Seuls ses amis, Florian, Rose et Mika sont au courant et la soutiennent dans cette épreuve, au risque eux aussi d’être ostracisés par le reste du groupe. Car oui, le groupe, parlons-en. Toujours à en rajouter une petite couche. À appuyer là où les choses font mal… en se défendant de le faire. « C’est pas moi qui aie commencé c’est l’autre ! Après tout ce n’est qu’une petite réflexion, c’est pas grand-chose. »
Oui, mais une réflexion de plus… une de trop !
Car c’est une ultime humiliation, une photo d’elle prise à son insu dans les toilettes, qui va pousser Prescilla à commettre l’irréparable. Acculée, à bout, désespérée que Déborah n’ait été renvoyée qu’une semaine après cet acte répugnant, Prescilla décide de se suicider.
Un lundi matin presque comme un autre, Prescilla ne prend pas le bus pour le lycée, mais pour Sainte-Marie et ses falaises… et après avoir envoyé une vidéo désespérée à ses camarades, elle se jette dans les vagues déchaînées de l’Atlantique.
Stupeur. Au lycée. Parmi ses professeurs, parmi ses proches. Consternation et électrochoc. Enfin les langues se délient, les camarades de classe de Prescilla, qui jusqu’alors se taisaient s’épanchent. Échangent entre eux, parlent aux professeurs…
Et sans réflexion aucune sur leur propre lâcheté, ceux-là mêmes qui visaient Prescilla, changent de cible et épinglent désormais Déborah et ses agissements. Déborah qu’ils avaient pourtant jusqu’alors toujours soutenue par leur silence tacite…
De harceleuse, Déborah devient harcelée. Par honte d’avoir provoqué le suicide de Prescilla, par peur des représailles, par peur d’avoir trahi la confiance de sa mère, la jeune fille fugue pour aller se réfugier dans la forêt, près de l’arbre où l’emmenait son père quand elle était enfant, avant qu’il ne l’abandonne sans plus jamais donner de nouvelles.
Gendarmes et militaires se lancent à la poursuite de Déborah alors qu’en parallèle les recherches pour retrouver le corps de Prescilla sont peu à peu abandonnées, compromises par l’arrivée d’une tempête tropicale. L’angoisse monte pour la jeune fugueuse.
Dans le corps professoral comme chez les proches de Prescilla et de Déborah, l’heure est à la remise en cause. Comment est-il possible que personne n’ait rien vu ? Comment les camarades de classe des deux lycéennes ont-ils pu se taire aussi longtemps et surtout pourquoi ? Les moyens dont dispose l’Éducation nationale pour combattre ce fléau sont-ils suffisants ?
Peu à peu, chacun des protagonistes de l’histoire va se voir confronté à ses responsabilités, poussé dans ses retranchements par Stéphane Warnimont, un inspecteur de l’Éducation nationale venu enquêter sur la chaîne des responsabilités ayant conduit à cette situation.
Les choses auraient-elles pu être différentes si la parole avait circulé ? C’est en tout cas ce dont semble être convaincue la psychologue scolaire, Mathilde Monin, dévastée de voir qu’une fois encore, il faut attendre qu’un drame ne survienne pour évoquer le harcèlement scolaire et en désamorcer les mécanismes.
Si Déborah est finalement retrouvée par les forces de l’ordre et risque 10 ans de prison pour avoir poussé Prescilla au suicide, les camarades de classe de Prescilla eux, sont bien décidés à lui rendre hommage en organisant une marche blanche contre le harcèlement. Une marche pour ne pas oublier…
Mais qu’en serait-il si le suicide de Prescilla ne s’était pas déroulé exactement comme tous semblent le croire ?
Qu’en serait-il si tout n’avait été que manipulation pour frapper les esprits ? Pour dénoncer l’inaction de tous devant un fléau qui touche près de 800 000 adolescents chaque année.
Qu’en serait-il si les apparences n’étaient pas ce qu’elles semblent être…
Et si Prescilla et ses camarades avaient décidé de rompre le silence à leur façon !
Et ce corps de Prescilla qu’on ne retrouve pas…